entorse

entorse

entorse [ ɑ̃tɔrs ] n. f.
• 1560; de l'a. fr. entordre « tordre »
1Lésion douloureuse, traumatique, d'une articulation, provenant d'une distension violente avec ou sans arrachement des ligaments. foulure; déboîtement, lumbago, luxation. Se faire une entorse au poignet, au pied. Entorse de la cheville. « Bomston, à demi ivre, se donna en courant une entorse qui le força de s'asseoir » (Rousseau).
2(XVIe) Fig. Donner (vx), faire une entorse à : ne pas respecter. « les entorses données à la vérité par nos deux poètes » (Henriot). Faire une entorse au règlement ( infraction, manquement) , à un régime.

entorse nom féminin (de l'ancien français entordre, tordre, du latin intorquere) Lésion traumatique d'une articulation résultant de sa distorsion brutale, avec étirement (entorse bénigne) ou rupture (entorse grave) des ligaments. Atteinte portée à quelque chose ; manquement : Entorse au règlement.entorse (synonymes) nom féminin (de l'ancien français entordre, tordre, du latin intorquere) Atteinte portée à quelque chose ; manquement
Synonymes :

entorse
n. f.
d1./d Lésion douloureuse par élongation ou déchirure d'un ou des ligaments d'une articulation, due à un traumatisme et accompagnée d'un oedème. Une entorse à la cheville.
d2./d Fig. Faire une entorse à: contrevenir exceptionnellement à. Faire une entorse au règlement.

⇒ENTORSE, subst. fém.
A.— MÉD. et usuel. Lésion traumatique articulaire due à la distorsion brutale d'une articulation (sans qu'il y ait déplacement durable des surfaces articulaires) et qui s'accompagne d'une élongation ou d'un arrachement ligamentaire. Entorse simple; entorse au genou; se faire une entorse. Madame Grandet vient de se donner une entorse (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 404). Sa cheville toute disloquée par les entorses (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 348) :
1. Wimbledon (...), c'est le lieu où le tennis prend une autre dimension. (...) Tous les faits et gestes des joueurs et des joueuses sont relatés avec force détails : une entorse, une foulure, une chute (...) prennent plus d'importance au sommaire des journaux qu'une crise politique...
Jeux et sp., 1967, p. 1379.
SYNT. Entorse au pied, au poignet, au pouce; entorse compliquée, éclatée; avoir, prendre une entorse; souffrir d'une entorse; se faire une entorse; remettre une entorse.
B.— Au fig.
1. Donner une entorse à qqn. Lui faire du tort. Cet homme se croyait bien établi dans son poste, mais on lui a donné une rude, une terrible entorse (Ac. 1835, 1878).
Donner une entorse à un texte. L'altérer, en dévier le sens. Je ne vois pas encore une fois que tous les efforts qu'on a faits pour changer le texte et lui donner, à vrai dire, une entorse, aient abouti à rien de plus satisfaisant que ce premier sens tout naturel de l'ancienne version (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 11, 1863-69, p. 191).
2. [En parlant de ce qui règle, légifère la conduite d'une pers., d'un groupe ou d'une société] Action de détourner, de contourner (une règle, une loi, etc.) en y manquant ou en les faussant. Donner une entorse à la vérité; se permettre des entorses aux règlements; faire une entorse à ses principes. Un homme qui ne doit rien à l'intrigue, à la combinaison, à l'entorse et à la violence (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 155). Apollinaire, coupable [dans les Mamelles de Tiresias] d'une entorse au dogme cubiste (COCTEAU, Poés. crit. I, 1959, p. 94) :
2. Après tout le père n'avait pas commis un crime. Simplement il s'était caché de sa famille pour faire une entorse au régime végétarien.
AYMÉ, Le Bœuf clandestin, 1939, p. 34.
[En parlant d'un raisonnement] Pourquoi imiter Tacite? On y parvient pendant quelques pages; il y a un tour, un procédé, une entorse vigoureuse de pensée qu'il s'agit de saisir (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 8, 1863-69, p. 229). Relu mon journal d'hier. De pauvres paradoxes d'écolier (on voit même très bien l'endroit où je donne au raisonnement l'entorse nécessaire) (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 121).
Rem. Selon DUPRÉ 1972, ,,on entend couramment dire : (...) Il a fait une entorse à la vérité. Cet emploi de faire est à proscrire pour le sens figuré. Au propre et au figuré le bon usage exige donner``. Cf. cependant ex. 2 supra, ou encore : Bah! Si votre meilleur ami venait vous demander de faire une entorse à vos principes (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 84).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : //. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1543 « dommage » (Amadis, IV, 25 ds HUG.); 1555 « torsion » (PELETIER DU MANS, Vers lyriques, L'Hyver, p. 95, ibid.); 1564 jambe entorce; entorce subst. « distension des muscles » (THIERRY). Forme fém. substantivée de entors part. passé de l'a. fr. entordre « tordre » (XIIe s. ds T.-L.), formé sur le part. passé intorsus du lat. class. « tordre » devenu ; cf. torsus part. passé de (class. tortus), v. trousser. Fréq. abs. littér. :75. Bbg. ROG. 1965, p. 110.

entorse [ɑ̃tɔʀs] n. f.
ÉTYM. 1564; « dommage », 1543; p. p. substantivé de l'anc. v. entordre « tordre ».
1 Lésion douloureuse, traumatique, d'une articulation, provenant d'une distension violente avec ou sans arrachement des ligaments. Écart (vétér.), foulure, lumbago, luxation (→ Ampoule, cit. 2; déboîter, cit. 2). || Se donner, se faire (plus cour.) une entorse au poignet, au pied. || Entorse simple (distension de ligaments), compliquée (avec arrachement d'une partie de l'os), éclatée. || Entorse du genou, avec épanchement de synovie.
1 Bomston, à demi ivre, se donna en courant une entorse qui le força de s'asseoir. Sa jambe enfla sur-le-champ, et cela calma la querelle mieux que tous les soins que M. d'Orbe s'était donnés.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, lettre 56.
2 S'il y a eu torsion du membre, l'arrachement des ligaments de l'articulation produira l'entorse.
P. Vallery-Radot, Notre corps, p. 25 (→ Luxation).
2 (XVIe). Fig. (Surtout avec les v. donner, faire). Infraction ou manquement. || C'est une grave entorse à la vérité.Donner (vx), faire une entorse à : ne pas respecter. || Faire une entorse à la vérité (en mentant, en travestissant la vérité), à un principe (→ Audace, cit. 16). || Il a fait une entorse à son régime. || Faire une entorse au règlement ( Infraction, manquement, violation), à la consigne (→ Manger la consigne). || Donner une entorse à un texte, à un passage, l'altérer, en fausser le sens, généralement à son avantage. Altération.
3 En t'oyant discourir d'une si sainte voix,
Qui donne aux voluptés une mortelle entorse.
Ronsard, Sonnets pour Hélène, I, LIII.
4 Madame Marie Dormoy proteste contre la légende qui a déformé son héroïne, mais elle aurait pu relever plus explicitement les entorses données à la vérité par nos deux poètes.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 47.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • entorse — Entorse. s. f. Il a la mesme signification que Détorse. une furieuse entorse. il s est donné une entorse. il a une entorse au pied. On dit fig. d Un homme en charge, en poste, en faveur, dont on a diminué le credit, l authorité par quelque moyen …   Dictionnaire de l'Académie française

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  • ENTORSE — n. f. Distension violente et douloureuse des ligaments, et en général des parties molles qui entourent une articulation. Se donner une entorse au poignet, au pied. Fig. et fam., On lui a donné une entorse, se dit en parlant de Quelqu’un en place …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

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  • entorse — nf. antoûrsa (Cordon, Saxel), êtòrsa (Albanais.001). E. : Tordre. A1) v. , avoir une entorse ou une luxation (au pied, au bras...) : avai (l pî, l bré) gâto (001) …   Dictionnaire Français-Savoyard

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